Hissez le grand voile

Hissez le grand voile

dimanche 9 février 2014

Avaries pour couple avarié

On se serre quand ça tangue, avec nos petits moyens; 
Bien à l'abri, chacun chez soi, chacun chez l'autre.

A+

Jérôme

ENJOY(?)


Jérôme Gueffier, Chacun chez l'autre, 2014
Acrylique et stylo sur carton entoilé
33x46 cm.


lundi 14 octobre 2013

 Pousse de poils 

Alors nous y voilà ! J'ai mis du temps avant de me décider à peindre ce moustachu fraîchement nonagénère qui n'est autre que mon grand-père. Pour information, je m'inscris dans une tradition familiale que je souhaite faire perdurer; Mon père, en pleine force de l'âge, avait lui-même fait le portrait de son grand-père, un portrait fort intriguant pour l'enfant que j'étais, plus proche du mort-vivant que du vivant-mort; Accroché au mur du salon, j'avais tout le loisir de l'observer lors des longs repas dominicaux, ce vieux monsieur moustachu (aussi!) que je n'ai pas connu. Aujourd'hui j'ai le sentiment qu'une partie de la boucle est bouclée, avec l'envie avouée qu'un jour, mon petit-fils ou ma petite-fille se mette à réaliser mon portrait.

A+

Jérôme

ENJOY(?)

Jérôme Gueffier, L'Ancêtre, 2013
Acrylique, marqueur et papier peint sur toile, 73x92 cm.
Tchao pantin

Dans la lignée de jusqu'à plus soif, même format, même support, même combat. 
Ici, les liens de filiation, source intarissable de questionnement; Dernièrement je suis tombé sur un passage intéressant d'une nouvelle de Ray Bradbury ("Icare Montgolfier Wright"), dialogue entre Icare et son père : 
-  Père, comment est le vent?
- Suffisamment fort à mon gré, pas assez fort cependant pour l'entreprise folle que tu tentes.
- Père, pourquoi t'inquiéter? Je t'accorde que ces ailes ont une apparence grossière, mais mes os leur donneront de la force et mon sang, de la vie.
- Tu veux dire mes os et mon sang! Rappelle-toi, ô mon fils, que tout homme ne fait que prêter sa chair à ses enfants...

A+

Jérôme

ENJOY(?)

Jérôme Gueffier, Chair à mon corps, 2013
Acrylique et marqueur sur carton entoilé, 33x46 cm.

dimanche 13 octobre 2013

Le "teint célestins"!

Pas peu fier de celle-ci, presque en adéquation avec l'idée que je me fais en ce moment de ce que devrait être ma peinture (le papier peint en moins...Dommage, mais nécessaire au vu du format). Le geste plus libéré (peux faire mieux), l'ensemble plus expressif (peux faire mieux), plus dynamique (peux faire mieux); C'est grisant de lâcher un peu prise, surtout lorsqu'on cherche pendant des années à maîtriser en peinture ce qu'on ne peut maîtriser ailleurs (un peu d'indulgence pour ma philo de comptoir S.V.P)
Sinon d'un point de vue thématique, pas grand chose à vous dire, c'est assez explicite non?

A+

Jérôme

ENJOY(?)

Jérôme Gueffier, Jusqu'à plus soif, 2013
Acrylique sur carton entoilé, 33x46 cm.
Hommages

Cette peinture fait partie (avec celle intitulée : "Hissez le grand voile") de cette période de transition stylistique; D'abord commencé en 2012 puis, après une mise en jachère de plusieurs mois,  achevée en 2013.
L'inspiration :
     Un peu las des visages en général et ayant un petit format à disposition, j'ai pensé à l'idée d'une peinture ayant faussement l'air d'une étude préalable à quelque chose de plus vaste. Il faut avoir été séduit par les études sur des détails anatomiques peintes par Géricault pour comprendre l'intérêt de cette démarche. Ensuite j'ai opté pour la main, naviguant sous influence de Maupassant ("la main d'écorchée") tout en faisant référence à la "chose" créée par Charles Addams (créateur de la famille...Addams) , charmé par ses magnifiques illustrations à l'humour noire et au style d'une infinie douceur...désuète. Mais  ce qui a guidé ma main, c'est surtout l'envie (le besoin?) de défendre l'idée que l'homme, au-delà de la décrépitude ou de la mort (carrément!), pense encore aux plaisirs de la chair (Miam!).

A+

Jérôme

ENJOY(?)

Jérôme Gueffier, La Chose, 2013
Acrylique, marqueur et papier peint sur toile, 60x80 cm.
 Le maillon faible

Chèr(e)(s) ami(e)(s),

Vous êtes face, sans le savoir, à deux travaux l'un sur l'autre. Pour la première fois j'ai recouvert un boulot qui ne me plaisait pas. Il n'en reste aujourd'hui qu'une trace photographique (saurez-vous le retrouver dans le dossier peinture 2012?). Alors pourquoi me direz-vous?
 Je vous réponds que sur de grands formats, ce style avait pour ma part atteint ses limites, trop proche de l'illustration, pas assez de l'idée que je me fait aujourd'hui de la "vraie" peinture.
Vexé et me retrouvant au bout de l'impasse, je l'ai laissé dormir dans un coin de mon atelier jusqu'à ce renouveau libérateur (du moins dans le geste) que vous avez maintenant sous les yeux (fruit de moultes frustrations, tatônnement etc.)
A propos du visuel en lui-même, je suis parti d'une image précise d'un court-métrage que j'ai réalisé à l'époque en fac d'arts plastiques, mélangeant photographies et dessins au style volontairement naïfs (voir les maillons représentés pour s'en rendre compte). Rétrospectivement j'y vois (en autre) l'influence sur l'adolescent morbide que j'étais de certains films italiens aux titres évocateurs : "cannibal Holocaust", "Cannibal Ferox" etc.

A+

Jérôme

ENJOY(?)

Jérôme Gueffier, Hissez le grand voile, 2013
Acrylique, marqueur et papier peint sur toile, 97x146 cm.

samedi 12 octobre 2013

Intermittent méfiant

Constat doux-amer :  je peins peu....................

De temps en temps j'envie les nombrilistes de tous poils (ou sans) qui foncent tête baissée dans cette confrontation sans fin avec leur toile; Inlassablement, jour après jour, jamais blasé(e)s (?), tête et esprit concentrés sur leur mono-tâche, peignant comme on respire, et faisant fi du reste (pratique onanique en solitaire oblige). Et c'est là que pour ma part, la bât blesse.
 Peindre peu ne signifie pas que je m'en désintéresse le reste du temps; Je peins régulièrement dans ma tête et mes "visions" comme mes changements de style mûrissent lentement dans mon crâne avant même de toucher le lin ou le coton. Je n'éprouve pas le  besoin de peindre une série de toiles répétitives pour avoir l'impression de toucher à quelque chose (je n'oublie pas l'aspect mercantile de la démarche non plus). C'est juste que le fait d'avoir une pratique monomaniaque me rend immanquablement "claustro"; Impossible d'embrasser une cause (ou quelqu'un !) sans penser à toutes celles que je rate à côté (peine à jouir? je sais). Je varie les médiums, les formats, les techniques, me sentant régulièrement à l'étroit, c'est comme ça et je ne sais pas faire autrement. Le risque bien connu étant d'être un éternel touche à tout et malheureusement bon à rien...M'enfin, j'ai souvent en tête une phrase "chopée" au détour d'une lecture que je vous livre et qui explique peut-être (en partie) toutes ces maladroites tentatives de justifications : 

"Il croit se sauver en peignant, mais il prend grand soin de ménager ses "anges noirs". 

Avec la peur de ne faire au bout du compte que se bouffer la queue.

A+

Jérôme